Passer au contenu

Langue

Pourquoi John MacArthur a-t-il écrit son livre sur l'adoration?

Pourquoi John MacArthur a-t-il écrit son livre sur l'adoration?

Cet article est l'avant-propos du dernier livre en français de John MacArthur sur l'adoration. Pour en savoir plus sur ce livre, cliquez ici


 

Le Psalmiste nous remémore avec gravité la priorité ultime de l’humanité, à savoir adorer le Créateur : « Rendez à l’Éternel la gloire de son nom ; adorez l’Éternel en sainte magnificence ! » (Psaumes 29.2, DBY.) Honorer Dieu, l’adorer, faire de lui nos délices, le glorifier et prendre plaisir en lui par-dessus toute sa création, voilà notre devoir suprême depuis toujours et pour l’éternité. Il est infiniment digne d’être adoré.

Depuis des années, alors que je parcours les pages de la Bible, le lion de l’adoration traque inlassablement mon propre cœur. Très souvent, mon esprit est interpellé par la majesté incroyable de celui que nous adorons, par la gloire ineffable de sa sainteté parfaite et par la pathétique réalité de notre défaillance chronique à lui rendre l’honneur qui lui est dû.

Je sais que l’histoire de la rédemption se poursuit sur un chemin très étroit qui s’élargira un jour en ce qu’Ésaïe appelle « la voie sainte ». Dans ce lieu, « les rachetés du Seigneur » le loueront éternellement avec des « chants de triomphe » et « une joie éternelle couronnera leur tête » (És 35.8-10). Je languis après ce jour et je veux y goûter dès à présent. C’est bien ce après quoi chaque croyant devrait soupirer. D’ailleurs, la personne que vous adorez et la manière dont vous le faites aujourd’hui reflètent l’espérance de votre destinée éternelle.

Dans mon ministère, j’ai toujours eu le désir de conduire le peuple de Dieu à une rencontre personnelle avec la majesté de notre Dieu vivant et saint. Cependant, durant des années, j’étais loin de comprendre ce qu’est l’adoration et la manière d’y parvenir. Frustré par mes propres échecs dans ce domaine et en proie à une profonde et grandissante inquiétude pour l’Église contemporaine, qui semblait aussi ignorante que moi sur le sujet de la véritable adoration, j’ai cherché à mieux cerner ce qu’en disait la Bible. L’une des premières choses que j’ai apprises, c’est que l’adoration n’est pas une activité prédéfinie et reléguée au seul culte du dimanche matin. Elle n’est d’ailleurs pas limitée à un certain cadre ou à un horaire précis. L’adoration englobe toute forme de culte rendu à Dieu par une âme qui l’aime et exalte sa personne. Ainsi, pour le croyant, la véritable adoration doit être une activité continuelle, une dévotion de tous les instants, visant non pas à se distraire, mais à plaire à Dieu.

En janvier 1982, je me suis aperçu en prêchant une série de messages sur Jean 4 que c’est moi qui devais poursuivre le lion rôdeur et non le contraire. Cela a marqué un tournant dans mon ministère et dans la vie de notre Église. Cette prise de conscience qu’une adoration sans fin doit être la priorité des priorités pour tout chrétien a révolutionné et revigoré les frères et sœurs.

J’aspire ardemment à ce que les chrétiens évangéliques du monde entier saisissent et expérimentent ces vérités. Une compréhension biblique solide de l’adoration authentique serait le parfait antidote à la mentalité pragmatique, à la course aux programmes divers et à l’obsession pour la prospérité que bon nombre d’Églises évangéliques cultivent aujourd’hui. À vouloir à tout prix subvenir aux besoins humains, satisfaire les désirs humains, manipuler les émotions humaines et caresser dans le sens du poil l’égo humain, l’Église a, semble-t-il, perdu de vue ce qu’est l’adoration. En réalité, l’Église d’aujourd’hui pratique un genre de religion populiste qui prône l’amour de soi, l’estime de soi, l’accomplissement de soi et la gloire de soi. Toutes ces choses nous détournent diamétralement d’une adoration authentique.

De nos jours, la volonté d’adorer le Dieu de gloire selon les règles de Dieu se raréfie. À un extrême, « l’adoration » est réduite à une liturgie machinale dans un lieu étouffant, entouré de vitraux, dans lequel résonne le son lugubre d’un orgue, et où l’odeur d’encens et les vêtements sacerdotaux sont parfois de mise. À l’autre extrême, « l’adoration » doit être aussi informelle et décontractée que possible, reflétant une familiarité indigne de la majesté transcendante de Dieu. En cultivant cette vision de l’adoration, on cherche surtout à rendre les impies à l’aise avec l’idée de Dieu en évinçant de notre esprit des éléments essentiels tels que la crainte, le tremblement, la révérence ou les vérités bibliques.

Dans l’esprit de nombreux évangéliques contemporains, le temps d’« adoration » désigne principalement la partie musicale du culte par opposition à la prédication ou à la collecte. Bien sûr, la musique est un merveilleux outil qui nous permet d’adorer Dieu. Cependant, la véritable adoration est plus qu’une simple mélodie, et la musique (même chrétienne) n’est pas nécessairement synonyme d’une adoration authentique. Nous pouvons exprimer notre adoration au moyen de la musique. Néanmoins, les disciplines spirituelles telles que la prière, les offrandes, l’action de grâces et l’écoute de la Parole de Dieu proclamée et exposée se rapprochent davantage de l’essence de l’adoration. Il est intéressant de noter que Jésus lui-même a désigné la « vérité », et non la musique, comme étant la marque distinctive de la véritable adoration (Jn 4.23,24).

Pourtant, de nombreuses personnes pensent que l’adoration ne peut avoir lieu que si elles entrent dans une sorte de transe passionnée et nébuleuse après avoir chanté une suite de cantiques. C’est la raison pour laquelle beaucoup de chants composés pour le culte collectif sont longs et répétitifs, et sont chantés dans un certain ordre pour que le tempo, le rythme et le volume conduisent jusqu’au point culminant.

Ce crescendo chargé en émotions est pour de nombreux chrétiens l’essence même de l’adoration. Le sentiment associé à cette expérience est parfois perçu comme plus important même que ce qui est chanté. La vérité véhiculée par les paroles cède la place à la mise en scène. Je connais une Église où, au début de chaque culte, un groupe de rock joue de la musique profane à en faire trembler la salle. Ils prétendent que cette pratique est une forme d’adoration légitime parce qu’elle remplit davantage l’atmosphère d’émotions fortes que les cantiques traditionnels.

Dans de nombreuses Églises, quasiment chaque aspect du rassemblement communautaire a été refaçonné pour satisfaire les préférences de ceux qui ne fréquentent pas l’Église, dans le but de les attirer, de les distraire, de les impressionner et de faire en sorte qu’ils se sentent bien. Cela est à des années-lumière de l’adoration authentique. En fait, si les conducteurs de louange n’utilisaient pas aussi souvent le mot « adorer » durant la période de chants, peu de choses indiqueraient qu’il s’agit effectivement d’un temps d’adoration.

Le déclin de la véritable adoration dans les Églises évangéliques est un signe troublant. Il reflète une dépréciation de Dieu et une apathie indigne à l’égard de sa vérité au sein du peuple de Dieu. Les évangéliques jouent à un « Trivial Pursuit » de la culture populaire depuis des décennies. En conséquence, le mouvement évangélique a quasiment perdu de vue la gloire et la grandeur de celui que nous adorons.

Voici ce qui est peut-être encore plus inquiétant : l’état déplorable de l’adoration dans les églises évangéliques est le reflet de l’absence de révérence et de dévotion véritables dans les vies privées d’innombrables membres. Après tout, la louange communautaire devrait être la continuité naturelle de l’adoration personnelle des membres réunis ensemble dans la communion fraternelle.

Ce livre est donc un appel à adorer personnellement le Dieu trois fois saint. Il nous invite à vivre d’une manière radicalement différente et à adorer Dieu continuellement, et pas seulement le dimanche. Cet appel est nouveau dans le sens où beaucoup de chrétiens aujourd’hui ignorent l’essence d’une adoration authentique. Il est pourtant ancien dans le sens où il réitère simplement l’invitation du Psalmiste :

Venez, prosternons-nous et humilions-nous,

Fléchissons le genou devant l’Éternel, notre créateur !

Car il est notre Dieu,

Et nous sommes le peuple dont il est berger,

Le troupeau que sa main conduit (Ps 95.6,7).

Ma prière est que la lecture de ce livre vous aide à rencontrer à nouveau Dieu dans toute sa gloire. Marcher dans l’obéissance vous transformera en un adorateur authentique qui souhaite accomplir à temps plein la priorité ultime.

Prenez la résolution d’apprendre avec moi dans la prière et d’expérimenter, comme je l’ai fait, la vérité transformatrice concernant l’adoration.

 

Article précédent Un retour fructueux au Togo: partenariats, conférences et distribution de livres
Articles suivant L’impact de la méthode de prière de Daniel Henderson sur le ministère de John MacArthur