Voici pourquoi Michel Varton a écrit le livre «Comme le père m'a envoyé»
Travailler pour une organisation au service de l’Église persécutée ? Je n’en ai jamais eu l’intention. Du moins, ce n’est pas la raison pour laquelle j’ai quitté, à 28 ans, mon pays natal pour la France. Comment me suis-je retrouvé dans l’équipe de Portes Ouvertes quelques années plus tard ? Par un concours de circonstances.
Comme beaucoup de jeunes convertis à l’époque, j’ai commencé par lire Le Contrebandier, de Frère André. Quel récit passionnant ! Ce jeune Hollandais avait osé vivre d’incroyables aventures avec son Dieu. Ce même Dieu que je venais de découvrir dans ma propre vie. Un Dieu bien réel et vivant. Un Dieu que j’apprenais à connaître. L’auteur en personne était invité comme orateur dans une conférence… à l’université même où j’étudiais. J’ai pu faire partie du service d’ordre, et me charger de la préparation de la salle et de l’accueil des invités. La salle était bondée. Une des phrases de frère André est restée gravée dans mon esprit : « Dieu nous a commandé d’aller (prêcher l’Évangile), il ne nous a pas dit de revenir ». À la même époque, j’ai également assisté à une conférence donnée par un pasteur roumain, qui avait fondé « Aide aux Églises martyres », une organisation similaire. Il s’agissait de Richard Wurmbrand.
J’ai découvert, plus tard, l’Église persécutée, au travers de nombreux voyages. D’abord en Europe de l’Est, puis partout dans le monde. C’est pour vous présenter cette Église que j’ai désiré écrire ce livre. Pas pour vous communiquer des faits ou des statistiques, de mieux en mieux connus dans notre monde d’aujourd’hui (vous les trouverez sur le site de Portes Ouvertes et dans ses publications). J’avais surtout envie de partager avec vous les leçons que j’en ai tirées. Des leçons qui, il me semble, parlent de notre raison d’être, de notre mission en tant que chrétien sur la terre.
Depuis quelques années, il m’arrive de parler devant des caméras, ou d’intercéder pour l’Église persécutée devant des politiciens – au Parlement européen, pendant une audition au Sénat, ou à l’Assemblée nationale. Ou bien durant un side meeting (une réunion parallèle) au Conseil de l’Europe. Je dois parfois répondre à la question : « Pourquoi la persécution ? Pourquoi les chrétiens sont-ils ciblés partout dans le monde ? ». Je me trouve souvent tiraillé entre deux réponses.
1. L’une sera de présenter l’analyse à laquelle ils s’attendent: le phénomène est dû au retour du nationalisme religieux, aux conséquences du marxisme athée, à l’assimilation de l’Église avec la colonisation, aux préjugés contre les chrétiens qui remontent aux temps anciens et qui resurgissent en période d’incertitudes.
2. Une autre raison existe, cependant. Si j’essaie de l’évoquer, les caméras s’éteignent très rapidement. Elle est liée à notre immense privilège de marcher dans les pas de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. À être identifié complètement à lui et à son destin. À refléter Christ dans le monde d’aujourd’hui.
En 2018, j’ai pensé que je ne connaissais peut-être pas assez ce Jésus. Comme beaucoup de chrétiens, je passais beaucoup de temps à lire les Épîtres du Nouveau Testament, ou bien à explorer cet immense récit sur le peuple d’Israël et ses rapports avec Dieu, c’est-à-dire l’Ancien Testament. J’ai décidé de passer une année à ne lire que les Évangiles.
C’est peut-être une des raisons pour lesquelles chaque voyage que je raconte, chaque expérience de l’Église persécutée dans ce récit, pointe vers un épisode de la vie de Jésus et du petit groupe de Galiléens qui l’entouraient à cette époque et découvraient que côtoyer cet homme qui était Dieu, était tout sauf anodin.
Oui, être appelé à suivre Jésus-Christ, c’est partager le même parcours. C’est être envoyé, comme le Père a envoyé son Fils.