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Pourquoi Kevin DeYoung a écrit le livre Les hommes et les femmes dans l'Église

Pourquoi Kevin DeYoung a écrit le livre Les hommes et les femmes dans l'Église

Quel est  le sujet de ce livre ? Pour le dire simplement, ce livre traite de la complémentarité divinement orchestrée entre hommes et femmes, pour la vie en général, et plus particulièrement en vue de ministères au sein de l’Église.

Vous vous demandez peut-être si un énième ouvrage sur le sujet est bien nécessaire. Il est vrai que la génération précédente a beaucoup écrit sur cette question ; certains de ces écrits sont bons, d’autres le sont nettement moins4. Lisez ces bons livres – je n’affirme pas que le mien soit le meilleur de tous. Ce que je peux dire, en revanche, c’est que le mien est le plus court. Nous avons besoin d’ouvrages qui proposent un survol complet des passages bibliques concernant les hommes et les femmes, qui abordent les thèmes de l’Histoire, de la science, et de la philosophie, et leur relation avec la masculinité et la féminité ; il nous faut des livres qui traitent explicitement des questions de confusion des genres, de masculinité toxique, et de féminisme séculier. Il y a beaucoup à dire sur les sujets du sexe et du genre.

Je tiens donc à vous avertir dès maintenant : mon but n’est pas de tout dire, ni même de traiter une petite fraction de l’immensité de ce qui mériterait d’être dit.

J’écris ce livre avec un public bien précis en tête : mon assemblée et d’autres qui lui ressemblent. Il y a, dans notre hall principal, un coin livres. Tant de fois, j’ai désiré y voir figurer un ouvrage qui décrirait l’enseignement biblique au sujet des hommes et des femmes dans l’Église d’une manière qui permet à quiconque s’intéresse à ce sujet de le comprendre, et dans un format que l’on puisse lire en quelques heures seulement. Je rêvais d’un livre qui plaiderait sa cause sans chercher querelle et que je pourrais offrir à d’autres pasteurs en quête de réponses ; un livre que ces derniers pourraient donner à leurs anciens, à leurs diacres et à leurs administrateurs en sachant qu’ils prendraient le temps de le lire. Je souhaitais la parution d’un ouvrage marqué par l’intégrité exégétique et la présence minimale de jargon technique ; un livre plus lourd qu’une brochure et plus léger qu’un butoir de porte. Ce sera à vous de décider si la publication que vous tenez entre vos mains satisfait à ces exigences ; quoi qu’il en soit, c’est ce que je me suis attelé à écrire.

 

Une remarque personnelle, et un plan d’action

Autant que je le sache en examinant mon propre cœur, ce livre n’est pas un règlement de comptes. Autrement dit, si je peux changer de métaphore, j’espère vous donner comme nourriture de la viande et des pommes de terre, pas de la sauce piquante. Si vous faites partie de ceux qui cherchent une présentation sommaire et posée des passages bibliques incontournables sur le sujet des hommes et des femmes dans l’Église, ayant pour second objectif la clarification et la mise en pratique, alors ce livre est peut-être pour vous.

Cela étant dit, permettez-moi de m’adresser à deux catégories de lecteurs.

Premièrement, je veux dire aux célibataires que le thème principal de ce livre n’est pas le mariage. Il est vrai que le chapitre qui traite d’Éphésiens 5 porte effectivement sur ce sujet et que bon nombre des schémas de la différenciation sexuelle créée par Dieu sont le plus clairement visibles au sein de la vie conjugale. Pourtant, personne ne devrait en tirer la conclusion qu’il est impossible d’être pleinement homme ou pleinement femme à moins d’être marié. De même, j’espère que personne n’arrivera à la conclusion que la Bible n’a pas grand-chose à dire aux célibataires sur le fait d’être un homme ou une femme. Comme nous le verrons, le fait que Dieu ait créé l’Homme en tant que pluralité – homme et femme, une paire complémentaire – devrait façonner notre vision du mariage, mais aussi celle que nous avons de nous-mêmes en tant qu’individus.

Deuxièmement, je voudrais m’adresser aux hommes et aux femmes – mais ce seront sans doute majoritairement des femmes – qui ont été blessés dans des contextes où l’on a professé les vérités que je vais présenter dans les pages qui suivent. Bien souvent, notre difficulté à croire et à nous reposer dans la vérité biblique s’explique non pas tant par les objections de la raison, mais par celles du cœur et des yeux. Être convaincu que l’exégèse complémentariste est correcte constitue une chose ; c’en est une autre de croire qu’elle est bonne. Comme n’importe quel autre enseignement biblique, les vérités concernant les hommes et les femmes peuvent être mal appliquées, malmenées, ou même servir d’excuse pour maltraiter autrui. Ce risque est d’autant plus intense lorsque les prémisses en question identifient l’homme comme le chef et la tête, et la femme comme l’aide et celle qui prend soin des autres. Le schéma biblique du leadership de l’homme n’est jamais une excuse pour ignorer les femmes, les rabaisser, occulter leurs contributions, ou abuser d’elles de quelque manière que ce soit. La complémentarité biblique s’exprime le plus fidèlement lorsque les hommes protègent les femmes, les honorent, s’adressent à elles avec bienveillance et prévenance, et qu’ils trouvent tous les moyens appropriés d’apprendre d’elles et de les inclure dans la vie et le ministère, tant au sein du foyer que de l’Église.

Il est important pour moi de reconnaître que les dynamiques de genre que j’ai pu observer dans ma vie étaient principalement saines et équilibrées. Mes parents s’aiment. Les Églises dont j’ai fait partie étaient remplies de femmes résolument complémentaristes, pieuses, intelligentes, et de plus en plus épanouies. La majorité de mes amis ont une vie conjugale très saine. Même si, intellectuellement, je connais la vérité concernant la maltraitance et malgré ce que j’ai pu voir du péché et du dysfonctionnement au sein du mariage après presque vingt années dans le ministère pastoral, j’ai encore le sentiment, au plus profond de ma psyché, que la plupart des maris sont bons et que la majorité des hommes complémentaristes sont enclins, fondamentalement, à être des gens convenables. Je ne connais pas un tas d’histoires sur des complémentaristes idiots. Je ne nie pas, cependant, qu’il existe de tels hommes dans nos contextes, qui disent et qui font des choses maladroites, offensantes, ou véritablement scandaleuses et condamnables au détriment des femmes dans l’Église. Si je ne les vois pas, cela ne veut pas dire qu’il n’y en a pas ; mais que d’autres les aient vus ne signifie pas non plus qu’ils sont partout. Je veux dire par là qu’il nous faut tous être conscients de la réalité suivante : nous avons tendance à considérer nos propres expériences comme normatives et celles des autres, lorsqu’elles sont différentes, comme hors normes. Voilà qui devrait nous rendre prompts à éprouver de la compassion, et lents à porter des accusations.

Quel est donc le problème le plus pressant lié aux hommes et aux femmes auquel l’Église doit faire face aujourd’hui ?

Il n’existe pas de réponse scientifique à cette question. Il peut vous sembler évident que la confusion des genres constitue le plus grand problème, ou bien la maltraitance, le féminisme à outrance, le complémentarisme malavisé, la valeur des femmes, ou encore les attaques à l’encontre des garçons. Il serait absurde pour moi d’affirmer que ce que vous observez n’est pas la réalité. Comment pourrais-je savoir que vous n’êtes pas effectivement entourée de sales types depuis votre plus jeune âge ? Ce que chacun a en tête lorsqu’il dit « tout le monde sait ça » ou « tout le monde devrait être sur ses gardes par rapport à ça » est sans doute très différent selon l’individu, et c’est normal.

Ne vous y méprenez pas : ma position n’est pas celle d’un relativiste intellectuel qui, calé dans la facilité, déclarerait : « Dans un sens, nous avons tous raison (ou tort). » Je propose plutôt de faire preuve d’honnêteté – en premier lieu, envers nous-mêmes – par rapport à ce que nous considérons être les dangers les plus importants, et les raisons pour lesquelles ils le sont. En reconnaissant ainsi nos propres dispositions, nous serons, je l’espère, moins enclins à projeter les pires dangers (selon notre perspective) sur ceux qui, légitimement, en discernent d’autres.

 

Mon plaidoyer

Ma position ne se trouve pas entre deux opinions, comme si j’hésitais à choisir ; je suis un complémentariste convaincu. Le terme complémentariste n’a sans doute pas la faveur de tous, et j’emploierai également les mots traditionnel ou historique. Toutefois, le terme complémentarité dans toutes ses déclinaisons revêt une importance particulière. Comme nous l’avons déjà évoqué, il est difficile de raconter l’histoire biblique sans avoir recours à un mot qui signifie « différents, mais qui vont ensemble ». Le terme complémentaire – bien que cela me contrarie chaque fois que je dois écrire un mot aussi long via texto sur mon téléphone portable – correspond à cette définition. Si j’ai écrit le présent ouvrage, ce n’est pas parce que je suis convaincu que tout le monde devrait utiliser ce terme ; mais puisqu’il nous faut bien commencer quelque part, permettez-moi de vous expliquer ce que je crois et ce que je désire accomplir à travers ce livre.

J’adhère à la position complémentariste. De ce fait, je crois que Dieu veut que les hommes soient des leaders, des serviteurs, et des protecteurs ; je crois également que, dans l’Église, les femmes peuvent s’épanouir sous ce leadership alors qu’elles aussi travaillent en faisant preuve d’une allégeance et d’une fidélité bibliques conformément à la sagesse et à la beauté de l’ordre que Dieu a créé. Il va sans dire que j’espère proposer un argumentaire convaincant en faveur de la position complémentariste ; après tout, si un auteur écrit un livre, c’est bien pour persuader ses lecteurs.

En plus d’être convaincant, j’aimerais que mon argumentaire soit bienveillant : « Il ne faut pas qu’un serviteur du Seigneur ait des querelles ; il doit, au contraire, être affable pour tous, propre à enseigner, doué de patience ; il doit redresser avec douceur les adversaires » (2 Ti 2.24,25). Mon objectif est de traiter les autres, que ce soit en personne ou par écrit, comme je voudrais qu’ils me traitent : avec équité, honnêteté, et respect. En écrivant ces mots, j’ai à l’esprit les visages de ces amis, membres de la famille, et collaborateurs que j’affectionne beaucoup, mais qui ne sont pas du même avis que moi sur ce sujet – parfois quant aux principes, et plus souvent sur le plan de la mise en pratique. Je ne suis pas d’accord avec leur position, et je crois même que certains font fausse route sur des points d’interprétation cruciaux ; pourtant, je ne veux ni les dénigrer ni dévaloriser la sincérité de leur marche en tant que disciples de Christ.

Mon désir suprême est d’équiper l’Église, les responsables et les chrétiens curieux en mettant entre leurs mains un ouvrage intelligent et intelligible. Dans le but d’être une aide intelligente pour les assemblées, j’ai examiné les passages bibliques pertinents par le biais, notamment, de plusieurs chapitres d’exégèse assez approfondie et de quelques mots (translittérés) grecs et hébreux. Dans le but d’être intelligible, j’ai tenté d’être concis, bref, et au fait des débats actuels sans pour autant accumuler les notes de bas de page, sauf lorsqu’il était nécessaire d’attribuer à quelqu’un une prise de position.

Notre feuille de route est simple : la première partie sera consacrée à une exploration biblique, et la seconde aux questions et aux cas concrets. Au fil de notre voyage, j’espère que vous serez convaincus comme moi que Dieu a créé les hommes et les femmes non seulement pour l’adorer, le servir et lui obéir, mais aussi pour faire ces choses en tant qu’hommes et en tant que femmes.

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