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Un repas pris à la hâte - Chapitre 1  «Comprendre la sainte cène» de Bobby Jamieson

Un repas pris à la hâte - Chapitre 1 «Comprendre la sainte cène» de Bobby Jamieson

Voici le premier chapitre du livre Comprendre la sainte cène de Bobby Jamieson

Lorsque Dieu a fait sortir son peuple d’Égypte, il lui a dit de prendre un casse-croûte, ou du moins de prendre un repas à la hâte. Ce repas pris sur le pouce les a définis en tant que nation. Il leur a indiqué qui ils étaient, d’où ils venaient, et ce que Dieu ferait pour les sauver. 

Les descendants de Jacob étaient écrasés sous le joug de Pharaon, et Dieu en avait assez. Il s’est souvenu de la promesse qu’il avait faite à Abraham, de faire entrer sa descendance dans le pays de Canaan (Ge 15.12-17 ; Ex 2.23-25). Il a donc envoyé Moïse et Aaron réclamer à Pharaon la libération du peuple. Or, Pharaon n’était pas du tout enclin à laisser partir ses précieux esclaves. C’est alors que Dieu a envoyé les plaies sur les Égyptiens (Ex 4 – 10). Finalement, Dieu a déclaré qu’il tuerait tous les fils premiers-nés de l’Égypte, parce que Pharaon refusait de laisser partir Israël, le premier-né de Dieu (Ex 4.22,23 ; 11.1-10).

Le décor est planté pour la fuite d’Israël. La veille de leur libération, Dieu commande au peuple d’égorger un mouton ou une chèvre d’un an, de badigeonner la porte d’entrée avec le sang, de faire rôtir l’animal et d’en manger la viande (toute la viande), cette nuit-là (Ex 12.1-8). Ils doivent le faire rôtir avec des pains sans levain et des herbes amères (v. 8). Le Seigneur leur décrit même comment ils sont censés le manger : « Quand vous le mangerez, vous aurez vos reins ceints, vos souliers aux pieds, et votre bâton à la main ; et vous le mangerez à la hâte. C’est la Pâque de l’Éternel » (v. 11). Il ne s’agit pas d’un festin qui s’éternise, mais d’une nourriture à consommer avant de prendre la route.

Il est toutefois question de bien plus qu’un simple repas. Le sang badigeonné sur leurs portes sera leur salut :

Cette nuit-là, je passerai dans le pays d’Égypte, et je frapperai tous les premiers-nés du pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’aux animaux, et j’exercerai des jugements contre tous les dieux de l’Égypte. Je suis l’Éternel. Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez ; je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous, et il n’y aura point de plaie qui vous détruise, quand je frapperai le pays d’Égypte (v. 12,13).

Pourquoi Dieu a-t-il épargné son peuple ? Ce n’est pas parce qu’il l’aurait mérité, contrairement aux Égyptiens. Si Dieu a épargné son peuple, c’est parce qu’il était couvert par le sang d’un sacrifice.

Dieu a ordonné à son peuple de célébrer le repas de la Pâque comme une commémoration annuelle (v. 14-20,24-27). Chaque année, à la même époque, les Israélites devaient donc éliminer le levain de leurs maisons, égorger l’animal de la Pâque et le manger accompagné de pains sans levain et d’herbes amères.

Chaque année, cette fête célébrait la manière dont Dieu les avait délivrés de l’Égypte. Les enfants apprenaient, au cours de ce repas, comment Dieu avait sauvé et épargné son peuple (v. 26,27). Chaque année, les Israélites célébraient donc le jour où Dieu, fidèle à sa promesse de faire d’eux son peuple, les avait libérés, délivrés.

Ce repas marquait la naissance de leur nation. Israël était le peuple que Dieu avait délivré de l’Égypte. Ainsi, la Pâque leur rappelait, année après année, qu’ils étaient un peuple, le seul peuple, que Dieu avait libéré de l’esclavage et adopté.

Seuls les Israélites, et non les étrangers, pouvaient prendre part à la Pâque (v. 43). Si un étranger voulait célébrer la Pâque, lui et les hommes de sa famille devaient être circoncis au préalable, devenant ainsi « comme l’indigène » (v. 48). La Pâque définissait l’identité d’Israël, et donc l’appartenance à Israël. Dieu avait ordonné : « Toute l’assemblée d’Israël fera la Pâque » (v. 47), et seule la communauté d’Israël était autorisée à la célébrer.

Ainsi, année après année, génération après génération, le peuple d’Israël devait célébrer la Pâque. Dieu a dit à la première génération : « Tu diras alors à ton fils : “C’est en mémoire de ce que l’Éternel a fait pour moi, lorsque je suis sorti d’Égypte” » (Ex 13.8). Bien entendu, la première génération de pères israélites n’était pas la seule à devoir s’acquitter de cette tâche. À l’occasion d’une autre fête annuelle, les générations suivantes d’Israël ont reçu l’ordre de s’approprier personnellement l’exode d’Égypte, en déclarant : « Les Égyptiens nous maltraitèrent et nous opprimèrent […] L’Éternel entendit notre voix » (De 26.6,7). De même, chaque génération d’Israël devait déclarer : « Je célèbre cette Pâque pour me remémorer ce que l’Éternel a fait pour moi lorsque je suis sorti d’Égypte. Cette rédemption n’était pas seulement pour eux, à l’époque ; elle nous est également accordée à nous, aujourd’hui. »

Lors de l’Exode, Dieu a sauvé et adopté un peuple par le sang d’un sacrifice. Il l’a libéré de l’esclavage et l’a fait sien. La nuit précédant ce grand acte de délivrance, il leur a donné un repas à célébrer perpétuellement. Ce repas a défini le peuple. Ils l’ont tous célébré, et personne d’autre n’a pu y participer. Chaque année, en célébrant ce repas qui racontait l’histoire de leur salut, les générations suivantes faisaient l’expérience personnelle de la délivrance que Dieu avait accomplie dans le passé. Ce repas rappelait à chaque Israélite qu’il avait été esclave et que son Dieu l’avait sauvé.

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